Décidément, le livre « Abus de Pouvoir » écrit l’an dernier par François Bayrou démontre que ce dernier avait raison sur tout, sur toutes ces dérives, sur le non respect de principes démocratiques et républicains, sur les conflits d’intérêt entre la sphère publique et la sphère privée, sur la politique mise au service des intérêts de quelques uns, des privilégiés, sur le verrouillage de la presse et des médias et combien il est heureux que se soit créée une presse indépendante sur Internet comme Mediapart, …
François Bayrou ne s’est pas trompé sur le diagnostic, sur les dérives, sur la racine du mal : l’introduction de l’argent dans la société en tant que valeur.
Dépassant les discussions habituelles de l’effervescence médiatique et du bouillonnement politique autour de cette affaire Woerth-Bettencourt-Sarkozy, la parole des uns contre celle des autres, les accusations personnelles, croyance ou non en l’honnêteté d’un homme politique, François Bayrou s’est exprimé sur la gravité de ce qui est à l’origine de cette affaire et qui exprime une crise profonde de la société et de la République, des institutions, une crise des valeurs de la société et de la démocratie française, une crise à la fois politique et morale.
Les Français ont besoin d’un gouvernement que l’on respecte et à l’abri de tout soupçon. Il faut d’urgence un sursaut républicain, sur cinq points :
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5- L’opacité et les contournements du financement des partis politiques, la création de structures artificielles qui sont au service d’intérêts privés et non de partis [ou qui servent de manière illégale des partis] : il découvre qu’il existe environ 300 structures du même type que « l’association de financement de l’action politique de Eric Woerth ». Ceci est un détournement de l’esprit de la loi.
Sur le premier point, François Bayrou propose que soient prises concrètement deux mesures d’urgence :
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2- La mise en place d’une autorité indépendante à laquelle on pourrait soumettre un conflit d’intérêt a priori, une commission pluraliste qui pourrait en juger et statuer. Idem pour la question du financement public.
Il faut faire la différence entre le « conflit d’intérêt », qui place le responsable politique dans une situation de soupçon, même s’il n’a pas l’intention d’être malhonnête, et « la prise illégale d’intérêt », bannie par la loi, qui n’est qu’une conséquence d’un conflit d’intérêt qui a permis ce délit.
Plutôt que réclamer la démission d’un homme ou de polémiquer sur la parole de l’un contre celle de l’autre et poursuivre dans les invectives, François Bayrou pose correctement le problème à la racine et propose des solutions claires. Le président de la république les suivra-t-il ? Rendez-vous demain soir sur France 2 pour écouter son allocution devant les Français …