Les conférences de presse mises à mal : symptôme d’une crise de la démocratie en France

8337_big.jpgThomas Legrand, chroniqueur politique sur France Inter, vient de publier un excellent article sur Slate.fr, remarquant que Nicolas Sarkozy ne tient pas de conférences de presse en France, contrairement à ses homologues à l’étranger qui se prêtent volontiers régulièrement à l’exercice.

http://www.slate.fr/story/10629/monsieur-le-president-nous-voulons-des-conferences-de-presse-par-thomas-legrand

Hormis  la grande Conférence de presse du 8 janvier 2008, exceptionnelle et très convenue, devant 400 journalistes, avec on se souvient la seule impertinence de Laurent Joffrin au sujet de la « monarchie élective », rapidement renvoyé dans ses buts par un président condescendant n’acceptant aucune critique et sous les ricanements en échos de nombreux journalistes présents, qui ont clôturé la séance par des applaudissements !

 

Comme le dit Thomas Legrand très justement :

« Dans tous les autres pays démocratiques, quand une difficulté survient, quand une polémique prend trop d’ampleur, qu’un conflit s’enlise ou, tout simplement quand le Président, ou le chef de l’exécutif, a une annonce particulièrement importante à faire, il organise une conférence de presse avec la presse accréditée chargée de suivre les activités du chef de l’État ou du gouvernement. Parfois, c’est la presse spécialisée dans un certain domaine qui est conviée pour poser des questions plus précises sur une réforme envisagée par le pouvoir. Ce sont des exercices réguliers et naturels.[…] Dans n’importe quel autre pays démocratique il n’aurait pas été possible par exemple que le Président annonce, tout de go et sans possibilité de questions, la future suppression du juge d’instruction. « 

Mais lorsqu’il y a conférence de presse de personnalités politiques, j’ai remarqué que les questions étaient souvent superficielles, redondantes entre journalistes, manquaient de professionnalisme. J’ai assisté à plusieurs conférences de presse de personnalités politiques lors de la campagne des élections européennes et j’ai été très surprise (et déçue) de remarquer que toutes les questions étaient centrées sur des potins, des rumeurs, des réactions à des petites phrases, qui souvent n’avaient rien à voir avec le sujet (réaction au discours de Ségolène Royal à Dakar, main tendue de François Hollande au Modem, etc). C’est vraiment dommage, c’est gâcher l’exercice démocratique. C’est un des symptômes de la crise de notre démocratie en France. Et je ne pense pas que ce soit ce que veulent les Français.

Alors je prends Thomas Legrand au mot : chiche, faites une pétition pour tous les journalistes, afin de demander des conférences de presse régulières en direct du président de la République, et exhortant à revenir sur les sujets de fond !

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2 réponses à Les conférences de presse mises à mal : symptôme d’une crise de la démocratie en France

  1. sarbacanne dit :

    Je l’écoute tous les matins sur Inter, à mon sens, un vrai journaliste et une analyse pointue des sujets, un régal.

  2. Rafalinade dit :

    Non seulement les Français n’ont plus droit à des conférences de Presse sur les sujets chauds, mais de plus leurs représentants les endorment !
    Etait-il urgent que nous soyons abreuvés quotidiennement des péripéties de la haine personnelle et réciproque entre Messieurs Villepin et Sarkozy pour mieux noyer le problème Clearstream ?
    Etait-il judicieux, pour notre ex-Président de la République Giscard, d’attendre la fin des vacances scolaires pour faire diversion aux graves questions de politique internationale avec son roman scabreux à l’eau de roses ?
    Il est en tous cas plus facile à notre Président de passer, depuis New York, un savon à Madame Chabot … que de répondre honnêtement à une conférence de Presse qui puisse nous éclairer sur :
    – sa posture en faveur de rétorsions contre l’Iran
    – ses arrangements avec le représentant du Brésil, pour y transférer le savoir faire de notre constructeur de guerre attitré en matière de Rafales ( Si ce « brillant » marché ne se concluait pas, les Français ne devraient-ils pas en conclure que leurs propres Rafales leur sont facturés trop cher ? …)
    – sa conception de la Justice
    – etc …

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